Ça m’a prit tout à coup comme une envie de
chier
J’ai mis des mots bout à bout pour écrire nos
vies de chiens
Oui, de chiens errant dans vos villes et vos
décharges
Alléchés par le goût d’égout de tous vos
déchets
J’ai des choses à lâcher donc écoute et
déchiffre
À la vue d’un facho j’deviens méchant comme à
la vue d’un chat
Je montre les crocs, j’en fais de la viande
hachée
Quand je prends le micro, c’est pour tout
déchirer, nom d’un chien
Viens me l’arracher : je te fracture le
rachis
Durs et crochus, chacun de mes chicots
déchiquètent ta chair
Tu me traites en chien, je te traite en chienne
Mes anciens maitres le comprirent dès qu’ils me
détachèrent
Quel temps de chien ! Me voilà dehors en
teushor
Je suis d’une humeur de chien, d’ailleurs ça va
vous coûter cher
Quand je mords il y a des morts et les survivants
courent toujours
Courageux mais fou, qui dérange le bas-rouge
enragé
Dans ma meute : des mutants, des clébards
en tout genre
Des bâtards, des galeux, des boiteux, des
tatoués : je te jure
Tu veux nous té-jar ? J’aboie, je
t’injurie
Mes cabots en ont sous le capot, ils sont
dangereux
Ni Rantanplan, ni Rintintin n’sont leur égérie
Leur hurlement retentit à l’arrivée des gyros
Cette vie de chien à temps plein n’est pas
simple à digérer
Pour les dirigeants, nous n’sommes que du
chiendent, sans exagérer
Saches qu’on a du chien, du bagout, Ici paris
pas Chicago
Tu parais choqué gars : mes ienches ont
tagué, cagué sur ta gov
Les ragots j’en fais du ragout, les brigands
ringards j’en rigole
J’ai les
dents du bouledogue et l’regard arrogant du dragon
Pris dans un ouragan d’argot, gars, t’as plus
qu’à rendre les gants
Je préfère être un chien renégat qu’un grand
con élégant
L’euro en guise de logo, ils ne cherchent qu’à
nous reléguer
Ils nous logent dans des berlingots lugubres et
dorlotent leurs lingots
Mes clebs ont le poil rugueux, le teint gris,
ils ont bourlingués
Ils parlent la langue de la rue, la nuit, ils
se bourrent la gueule
Paris : les bars de Pigalle pourris, les
bagarres au Laguiole
La capitale est pleine de chiennes et les
chiens ont la gaule
Le shit est illégal et les schmitts, eux, se régalent
Ils chassent les sénégalais : les chances
sont inégales
Ils chopent régulièrement les galériens qui
s’égarent
Ils châtient vulgairement les algériens :
ils se gourent
Ils sont gores : qu’ils s’enculent entre
collègues à la rigueur
Ils ne nous sont d’aucun secours et n’ont rien
dans le cigare
Mon crew n’apprécie guère leurs coups de Trafalgar
J’ai la rime ultra-fulgurante : bim ! dans
la figure
Les chiens sont plus fougueux qu’les hommes et
bien moins fous qu’eux
Bien moins faux culs, moi cette vie de chien me
fait déféquer
Tout fout l’camp, sur leurs plates bandes on
vient déflaquer
Mother fucker ! Ma bad bande et moi, on fait
qu’un
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