Minuit, l’heure du crime : un requiem se fait
entendre
Sur un air en La mineur, le
serial rimeur entre dans la danse
La rumeur se propage, les lettres se font un sang d’encre
Le bruit court dans mes propres pages que ma plume est d’humeur
sanglante
Cette nuit, à aucune autre, n’est ressemblante
Et
ça, les mots, les accents, les syllabes le ressentent
La peur se lit dans l’expression des victimes innocentes
Pour la ponctuation, la situation est embarrassante
Les
rimes s’embrassent, car elles sentent que la fuite est inutile
Certaines pressentent leur fin
lorsqu’elles croisent une figure de style
Quand
elles voient mon stylo, les voyelles elles-mêmes se mutilent
Les
majuscules se font minuscules tant ma plume est hostile
L’alphabet
veut se faire la belle, mais dans la minute, il
Se rappelle qu’c’est à la fois bête et futile quand ma mine rutile
Quand sonne l’heure des consonnes,
celles-ci rêvent d’être sur une île
Elles
pleurent, mais personne ne les console de peur d’être puni
…Puis,
dans une pluie d’encre de Chine, le cancre se déchaîne
Le
verbe courbe l’échine : j’assassine à la chaîne
D’une
écriture trash, pleine de ratures, de tâches : à l’ancienne
Chacun
la sienne, la mienne frappe les phrases comme à la machine
Les
mots en chient, car pour eux, les pires des maux s’enchaînent
Je les mâche, je les crache et même les
gros mots les plus moches en saignent
Je
les aligne ; entre les lignes, les uns cherchent un signe
Je
leur enseigne que rien ne sert que les autres se renseignent
La
lune est blême à l’heure où le rimeur entre en scène
Ma
plume est pleine, malheur à la rime qui erre et qui se traîne
Le
rimeur tue l’ennui : le meurtre, c’est ce qu’il aime
Minuit,
l’heure du crime : entends-tu ce requiem
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