J'suis un fumeur de hasch, un apache cracheur de fumée opaque
Un calme allumeur de calumet,
quand l'orage approche
Lorsque l'soleil se couche et
même lorsque la lune le cache
Une lueur flashe, illuminant le
fumeur de hasch
Tapi dans mon tepee, sur un
tapis en peau de vache
Mon esprit se relâche… Je
respire et recrache
J'apprécie quand ça
arrache ! Je suis un fumeur de hasch
Et ceci est un récit précis, aussi
clair que l'eau de roche
J'ai le visage rêche, eu une
vie sage et riche
Dressage de cheval, chasse à la
biche, élevage, pêche
Mon courage n'a d'égal que mon
panache, quand je prêche
Si bien qu'dans mon village,
les miens dévisagent le pacha, le chef
Mon cher ami le chamane est un
fumeur de hasch
Imagine un rastaman avec une
plume : plus moche, tu meurs
C'est un fumeur de hasch, un
parfait parfumeur de bronches
Parfois, son humeur s'épanche :
à chaque fois, son humour me branche
Sa tronche est trash, n'empêche
: son âme est franche
Jamais sa langue ne fourche,
jamais sa fougue ne flanche
Son herbe est fraîche, autant
que son verbe tranche
Sa verve sèche, autant que ses
vertèbres penchent
Ce soir, Vieille Branche
veille, car la veille, il fit un rêve étrange
Quelque chose cloche :
chacals et hyènes, dans les ténèbres, chantent
La nuit sera blanche : nul
astre ne luira, en échange
Le Diable Blanc approche :
lui, sa haine, et son dieu : l’Argent
Avant : les Cheyennes ;
aujourd’hui, c’est une aut’ paire de manches
Notre unique chance, car il n’y
aura ni vengeance, ni revanche
Chez les Iroquois, l’alcool a
déjà fait des ravages
Sortez arcs et carquois ! Que
les squaws, les enfants s’retranchent
J’entends l’écho, dans les bois,
des aboiements des chiens qui cherchent
Les pochtrons ont des torches, certains boivent tellement qu’ils trébuchent
Vieille Branche décore le corps des archers ; j’attribue les tâches
Les pochtrons ont des torches, certains boivent tellement qu’ils trébuchent
Vieille Branche décore le corps des archers ; j’attribue les tâches
J’ai mis la tribu sur la brèche :
gare à qui perturbe la ruche
Puisque l'ennemi est en marche
et que la guerre est proche
J'ai les flèches dans l'étui,
et puis le schlass dans la poche
J'ai déterré la hache, dansé la
pluie avec mes proches
Saches qu'au crépuscule, je
n'aurai plus ni scrupule, ni reproche
J'ai retroussé mes manches,
prêt à trancher des mèches
Décrocher des mâchoires, voire
détacher des membres
Quand le guerrier se fâche, il
n'est plus un fumeur de hasch
Envahi d'une fureur farouche,
il devient un tueur de lâche
Voilà les buveurs de Scotch,
leurs fusils, leurs cartouches
C’est le choc des armes à feu
contre celles des manouches
Celui qui touche à un seul
cheveu des femmes, je l’amoche
À coups d’taloches, lui casse
la bouche ! Avec une fourche, je l’embroche
Ces cons d’colons vont voir de
quel bois l’apache se chauffe
J’ai encore de la place pour
quelques scalps blonds dans ma sacoche
Ainsi que pour quelques
encoches au manche de ma machette
Moi, personne ne m’achète !
Je n’ai pas peur de leurs gâchettes
Je vais les faire danser d’ma
sarbacane et mes fléchettes
Qu’ils s’en aillent dans leurs
sales cabanes de pierre, eux et leurs piécettes
Ca y est : l’assaut est
lancé d’un ton haut, mais rauque
Des lassos enlacent mes lascars
ayant lancé leurs tomahawks
La première flèche que je
décoche fait mouche, se fiche
Dans la moustache du
chef ; la seconde dans la postiche d’un chauve
J’enchaine en corps à corps,
écorche, égorge, les morts se chiffrent
En douzaines ! Quand
soudainement, … PAN !!! …
Je suis touché : une balle
tirée en loosdé m’a fauché
…
J’ai donc échoué, mais
dignement : cette idée me réchauffe
…
Attaché à la Terre comme y est
attaché le chêne
La mer est Mère, le ciel est
Père : je n'suis que la chair de leur chair
Je préfère mourir libre que
vivre harnaché de chaines
L’âme amère, mais le cœur en
paix : ainsi ce cauchemar s’achève
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