jeudi 12 janvier 2012

l'histoire de l'apache fumeur de hasch


J'suis un fumeur de hasch, un apache cracheur de fumée opaque
Un calme allumeur de calumet, quand l'orage approche
Lorsque l'soleil se couche et même lorsque la lune le cache
Une lueur flashe, illuminant le fumeur de hasch

Tapi dans mon tepee, sur un tapis en peau de vache
Mon esprit se relâche… Je respire et recrache
J'apprécie quand ça arrache ! Je suis un fumeur de hasch
Et ceci est un récit précis, aussi clair que l'eau de roche

J'ai le visage rêche, eu une vie sage et riche 
Dressage de cheval, chasse à la biche, élevage, pêche
Mon courage n'a d'égal que mon panache, quand je prêche 
Si bien qu'dans mon village, les miens dévisagent le pacha, le chef 

Mon cher ami le chamane est un fumeur de hasch 
Imagine un rastaman avec une plume : plus moche, tu meurs 
C'est un fumeur de hasch, un parfait parfumeur de bronches
Parfois, son humeur s'épanche : à chaque fois, son humour me branche

Sa tronche est trash, n'empêche : son âme est franche
Jamais sa langue ne fourche, jamais sa fougue ne flanche
Son herbe est fraîche, autant que son verbe tranche
Sa verve sèche, autant que ses vertèbres penchent

Ce soir, Vieille Branche veille, car la veille, il fit un rêve étrange
Quelque chose cloche : chacals et hyènes, dans les ténèbres, chantent
La nuit sera blanche : nul astre ne luira, en échange
Le Diable Blanc approche : lui, sa haine, et son dieu : l’Argent

Avant : les Cheyennes ; aujourd’hui, c’est une aut’ paire de manches
Notre unique chance, car il n’y aura ni vengeance, ni revanche
Chez les Iroquois, l’alcool a déjà fait des ravages
Sortez arcs et carquois ! Que les squaws, les enfants s’retranchent

J’entends l’écho, dans les bois, des aboiements des chiens qui cherchent 
Les pochtrons ont des torches, certains boivent tellement qu’ils trébuchent
Vieille Branche décore le corps des archers ; j’attribue les tâches  
J’ai mis la tribu sur la brèche : gare à qui perturbe la ruche

Puisque l'ennemi est en marche et que la guerre est proche
J'ai les flèches dans l'étui, et puis le schlass dans la poche
J'ai déterré la hache, dansé la pluie avec mes proches
Saches qu'au crépuscule, je n'aurai plus ni scrupule, ni reproche

J'ai retroussé mes manches, prêt à trancher des mèches
Décrocher des mâchoires, voire détacher des membres
Quand le guerrier se fâche, il n'est plus un fumeur de hasch
Envahi d'une fureur farouche, il devient un tueur de lâche

Voilà les buveurs de Scotch, leurs fusils, leurs cartouches
C’est le choc des armes à feu contre celles des manouches
Celui qui touche à un seul cheveu des femmes, je l’amoche
À coups d’taloches, lui casse la bouche ! Avec une fourche, je l’embroche

Ces cons d’colons vont voir de quel bois l’apache se chauffe
J’ai encore de la place pour quelques scalps blonds dans ma sacoche
Ainsi que pour quelques encoches au manche de ma machette
Moi, personne ne m’achète ! Je n’ai pas peur de leurs gâchettes

Je vais les faire danser d’ma sarbacane et mes fléchettes
Qu’ils s’en aillent dans leurs sales cabanes de pierre, eux et leurs piécettes
Ca y est : l’assaut est lancé d’un ton haut, mais rauque
Des lassos enlacent mes lascars ayant lancé leurs tomahawks

La première flèche que je décoche fait mouche, se fiche
Dans la moustache du chef ; la seconde dans la postiche d’un chauve
J’enchaine en corps à corps, écorche, égorge, les morts se chiffrent
En douzaines ! Quand soudainement, … PAN !!! …

Je suis touché : une balle tirée en loosdé m’a fauché
J’ai donc échoué, mais dignement : cette idée me réchauffe

Attaché à la Terre comme y est attaché le chêne
La mer est Mère, le ciel est Père : je n'suis que la chair de leur chair
Je préfère mourir libre que vivre harnaché de chaines
L’âme amère, mais le cœur en paix : ainsi ce cauchemar s’achève







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