jeudi 12 janvier 2012

le petit mulot


C’est l’histoire d’un petit mulot un peu timide et maladroit
Un tout petit mulot avec un tout petit museau
Qui avait beaucoup de culot et d’humilité à la fois
Il rêvait de quitter son nid pour le Nicaragua

"Gare à toi petit mulot, n’joue pas au plus malin
Vas-y mollo, t’es qu’un mulot" lui disaient les voisins
Sans s’en douter, ils ajoutaient de l’eau à son moulin
Un matin le mulot s’en alla seul à Saint Malo

De Saint Malo, il mit à l’eau une petite coque de noix
Puis il dit "Bon vent ! Je m’en vais puisqu’on se moque de moi
Liberté, si tu savais comme je suis croc de toi
C’est vrai, j’ai peur mais dans mon cœur, j’ai tout un stock de joie"

Le mulot vogue deux mois durant
Dans les vagues démesurément houleuses, apprivoisant
Les vent et mers au nom de l’évasion, son amoureuse
La brise est savoureuse quand soudain l’horizon se grise et le

Ciel s’électrise, au milieu des éléments, le mulot
Perd la maitrise, le malheureux esquif heurte un récif
Et se brise
Quand le mulot rouvre les yeux, quelle agréable surprise

Une jeune et jolie souris lui sourit
Puis le nourrit d’un met sucré : assurément, le voilà rassuré
La mer est d’un bleu semblable au bleu du ciel azuré
Si bleue : impossible d’avoir le moral à zéro

Le sable est fin, blanc et brûlant comme un brasero
D’emblée, le mulot comblé oublie son trou poussiéreux
Le métro, le Trocadéro, ses soucis parisiens
Tout ceci est bien trop sérieux quand on se sent magicien

C’était l’histoire du soir du petit mulot malicieux
On est tous des petits mulots de Toulouse à Lisieux
La routine est un violent poison qui tue à p’tit feu
N’écoutez pas les déplaisants voisins qui vous jugent capricieux


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