jeudi 12 janvier 2012

le blues du loser


Comment faire pour qu’en moi la paix s’immisce ? Mon pessimisme est un enfer
Enfermé dans c’triste et sinistre cynisme en étain, en fer
À force de souffrir en silence, ici, j’pousse un cri strident, frère 
Mon talent : un séisme latent, un volcan éteint… Au fur

Et à mesure que l’temps qui m’est offert bat la mesure
L’amuseur, à l’usure, se fait loser 
J’suis un musicien muselé, joueur de métaphore à mes heures
J’n’ai pas bâti un château fort, mais une misérable masure 

Pur hasard ou résultat de trop faibles efforts 
Pourtant mes fables s’étoffèrent tant que mon teint devint blafard 
Autrefois humble et affable ; désormais aigri, démesur-
Ément rasoir : mon ciel est gris, rarement bleu azur

Ce que j’désire n’est pas succéder à Mozart
Simplement quelques applaudissements à la place d’un blizzard
J’ai le blues du loser et je chante l’oubli, du shit dans mes Rizzla
Faites l’amour à plusieurs ! Moi, je méprise l’Art 

J’ai le blues du loser
Une mosaïque d’allégories, de frustrations, de secrets 
Le blues du loser
Une musique de loup-garou, l’illustration du regret

Pas un seul auteur, pas un loup n’est plus solitaire que le loser 
J’avoue, je suis jaloux, blasé, je voulais sortir des lasers
J’ai changé d’blaze à quinze reprises, me suis même fait la boule à zéro 
J’suis qu’un antihéros nanti d’un boulot pour les euros 

Tel un roseau,  je plie sous l’vent, mais ne romps point 
Tel un bouleau souvent arrosé de pluie, je pousse dans mon coin 
J’ai vingt-cinq ans : par conséquent, si j’étais moins con
J’aurais déjà levé l’camp ! Maman commence à compter les mois

J’ai le blues, quel émoi ! Besoin de flouze, de soins, d’une belle en blouse
Je suis mal à l’aise dans mes chooses : on s’bouffe, elles et moi 
J’perds la mémoire et les mots : tellement de flous éléments 
S’il-vous-plaît, soufflez-les-moi ! Je m’sens tout chose, fou, dément

À chacun ses démons : le cafard nous prend soudainement
Tant qu’à faire, je lui confère tout le confort d’un fidèle ennemi 
Rien n’sert de défier le bourdon ! Il est minuit et demi 
Ressert-moi donc un Bourbon, j’ai l’blues, l’ai finalement admis

J’ai le blues du loser
Une mélodie mélancolique propice à hiberner, l’hiver 
Le blues du loser
Une maladie d’alcoolique : promis, c’est le dernier vers






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