Comment faire
pour qu’en moi la paix s’immisce ? Mon pessimisme est un enfer
Enfermé dans
c’triste et sinistre cynisme en étain, en fer
À force de
souffrir en silence, ici, j’pousse un cri strident, frère
Mon
talent : un séisme latent, un volcan éteint… Au fur
Et à mesure
que l’temps qui m’est offert bat la mesure
L’amuseur, à
l’usure, se fait loser
J’suis un musicien
muselé, joueur de métaphore à mes heures
J’n’ai pas bâti
un château fort, mais une misérable masure
Pur hasard ou résultat
de trop faibles efforts
Pourtant mes
fables s’étoffèrent tant que mon teint devint blafard
Autrefois
humble et affable ; désormais aigri, démesur-
Ément rasoir :
mon ciel est gris, rarement bleu azur
Ce que
j’désire n’est pas succéder à Mozart
Simplement
quelques applaudissements à la place d’un blizzard
J’ai le blues
du loser et je chante l’oubli, du shit dans mes Rizzla
Faites l’amour
à plusieurs ! Moi, je méprise l’Art
J’ai le blues du loser
Une mosaïque d’allégories, de frustrations, de
secrets
Le blues du loser
Une musique de loup-garou, l’illustration du
regret
Pas un seul
auteur, pas un loup n’est plus solitaire que le loser
J’avoue, je
suis jaloux, blasé, je voulais sortir des lasers
J’ai changé d’blaze
à quinze reprises, me suis même fait la boule à zéro
J’suis qu’un
antihéros nanti d’un boulot pour les euros
Tel un roseau, je plie sous l’vent, mais ne romps point
Tel un bouleau
souvent arrosé de pluie, je pousse dans mon coin
J’ai vingt-cinq
ans : par conséquent, si j’étais moins con
J’aurais déjà
levé l’camp ! Maman commence à compter les mois
J’ai le blues,
quel émoi ! Besoin de flouze, de soins, d’une belle en blouse
Je suis mal à
l’aise dans mes chooses : on s’bouffe, elles et moi
J’perds la
mémoire et les mots : tellement de flous éléments
S’il-vous-plaît,
soufflez-les-moi ! Je m’sens tout chose, fou, dément
À chacun ses
démons : le cafard nous prend soudainement
Tant qu’à
faire, je lui confère tout le confort d’un fidèle ennemi
Rien n’sert de
défier le bourdon ! Il est minuit et demi
Ressert-moi
donc un Bourbon, j’ai l’blues, l’ai finalement admis
J’ai le blues du loser
Une mélodie mélancolique propice à hiberner,
l’hiver
Le blues du loser
Une maladie
d’alcoolique : promis, c’est le dernier vers
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